J'en oublie presque l'objet de ma venue.
février
2013
- prix: 6,20 €
format : 100 x 170 mm
144 pages
ISBN: 978-2-84485-598-5 Existe aussi aux formats ePub et PDF
Extrait de "Le Syndrome de Salammbô"
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Le Syndrome de Salammbô
Serge La Barbera
Mohamed fut embauché comme archéologue‐conseil après du sous‐directeur du patrimoine, touchant un salaire modeste dont il se contentait. Il se maria avec une fille de Kairouan qui venait d'avoir dix‐huit ans et réussit à bien nourrir leurs trois enfants. Ayant toujours vécu sous un régime autoritaire, il n'était pas libéral et, encore moins marxiste. En Italie, il avait même nourri une aversion pour le régime républicain et une admiration pour Mussolini qui, selon lui, était un grand défenseur du patrimoine. Il craignait même que le régime de Ben Ali, dans son rapprochement de plus en plus étroit avec la France, ne cède trop sur les libertés. Il était favorable à une émergence puis à un élargissement des classes moyennes dont il profiterait sans pour autant oublier d'où il venait. Il approuvait le gouvernement qui ouvrait plus largement l'enseignement supérieur aux jeunes gens modestes. Grâce à cela, il devint professeur, responsable des études doctorales à l’Université de Tunis‐Manouba.
Tunisie, 2012. Deux ans plus tôt, la révolution enflammait le pays. Devant un parterre passionné, un historien spécialiste de la Tunisie analyse les enjeux et l'impact de cette révolte sans précédent. Un autre homme, le narrateur, que l'on soupçonne ne faire qu'un avec cet érudit, fait là-bas la rencontre de personnages atypiques : un enfant surdoué de onze ans, qualifié de "petit singe" par les touristes ou un homme ambivalent, en réalité allié direct de la contre-révolution. Dans ce récit polyphonique, Serge La Barbera nous entraîne dans les méandres d'une histoire et d'un territoire d'exception en usant des clés de sa discipline pour mieux la réinventer. En connaisseur et en intime, l'auteur s'affranchit du carcan qu'impose la science et dérive allègrement vers la fiction. Mais une fiction amplement documentée, d'abord par l'archive mais aussi par l'expérience personnelle. Cette plongée dans son propre imaginaire et dans son vécu bouscule ses certitudes et son histoire. Son identité se redéfinit comme se redéfinit celle du pays. Connaissances, interrogations, troubles, souvenirs se superposent, s'entrecroisent et se répondent selon trois modes narratifs pour éclairer le syndrome de Salammbô, ville propice à l'exotisme littéraire.