Qu'est devenu le petit pot de beurre ?
mai
2014
- prix: 6,50 €
format : 100 x 170 mm
80 pages
ISBN: 979-10-304-1805-7 Existe aussi aux formats ePub et PDF
Extrait de “Le Petit Chaperon rouge dans la tradition orale”
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Le Petit Chaperon rouge dans la tradition orale
Yvonne Verdier
“Mais c'est peut-être en finir un peu rapidement avec le loup et se laisser prendre à son jeu d'illusionniste que d'en rester là avec lui, car si ce jeu le caractérise tout entier, si même, comme on vient de le voir, le conte paraît le confondre parfois avec la grand-mère, la partie se joue bien à trois. S'il est ce personnage à éclipse qui ne montre pas son vrai visage, mais joue à cache-cache, se travestit, porte masque, change sa voix au point de se rendre invisible, le loup n’en est pas moins toujours là, bien présent sous son masque, à chaque transformation de la petite fille. À la croisée des chemins, lorsqu'elle choisit les épingles, c’est lui qui est à l'origine du choix ; c'est ensuite face à lui, sous son regard, et à sa demande, qu'elle s'incorpore sa grand-mère et se déshabille.”
Le Petit Chaperon rouge, tel qu'il nous est connu grâce à Charles Perrault ou les frères Grimm, n'offre qu'une vision partielle des ressorts cachés de sa symbolique. Il existe en réalité de nombreuses variantes de ce conte, pour la plupart transmises oralement, souvent par les conteurs eux-mêmes dans la chaleur de l'âtre ou dans les champs. Et ces versions fourmillent de détails ou de motifs négligés dans la tradition littéraire et dont les petits enfants de la Bourgogne, du Nivernais ou du Velay ont pu savourer la féerie, riche de sous-entendus adultes. Tel le choix qui s'offre à la petite fille quant au chemin à emprunter, entre celui des aiguilles et celui des épingles. Ce qui, apprenons-nous, revient à choisir entre le travail, celui de la couturière, et le plaisir de se vêtir. Yvonne Verdier rapporte ce détail à une tradition de la fin du XIXe siècle qui voulait que les jeunes filles, durant l'hiver de leurs quinze ans, apprennent à se parer auprès de la couturière. C'était alors l'accession symbolique à la puberté. Quant au motif du repas auquel le loup invite la petite fille, il apparaît loin d'être innocent… L'histoire suit des méandres symboliques dont l'auteur détaille pour notre plus grand plaisir les tenants et les aboutissants. Ce faisant, Yvonne Verdier replace le Petit Chaperon rouge dans son contexte rural. Car, en dévoilant tous les sens cachés d'un véritable conte initiatique, ponctué de rites de passage, c'est aussi toute une société en voie de disparition qu'elle met à l'honneur, avec tendresse et force savoir… Mais gare ! Vous risquez désormais de confondre le loup avec le prince charmant.
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