L'obscurité était pour lui une terreur et le silence une oppression.
juin
2004
- prix: 6,20 €
format : 100 x 170 mm
96 pages
ISBN: 2-84485-151-7
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Extrait de Les Derniers jours d'Emmanuel Kant
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Les Derniers Jours d’Emmanuel Kant
Thomas De Quincey
“Une longue pratique lui avait enseigné une manière fort habile de se nicher et de s’enrouler dans les couvertures. D’abord il s’asseyait sur le bord du lit, puis d’un mouvement agile il s’élançait obliquement à sa place ; puis il tirait un coin des couvertures sous son épaule gauche et, la faisant passer à travers le dos, l’amenait jusque sous son épaule droite ; quatrièmement, par un particulier tour d’adresse, il opérait sur l’autre coin de la même manière, et parvenait finalement à l’enrouler autour de toute sa personne.”
Les Derniers Jours d’Emmanuel Kant, un des textes les plus aboutis de Thomas de Quincey, sont incontestablement à ranger aux côtés de ces chefs-d’œuvre. Ce n’est pas un hasard si Marcel Schwob, lui-même auteur de Vies imaginaires, a traduit ce récit. Car si De Quincey s’est appuyé sur des mémoires de contemporains de Kant pour retracer la vie et surtout la fin du philosophe, c’est une véritable œuvre de fiction qu’il bâtit, dont Kant est le personnage à la fois sublime et ridicule, saisi dans ce qu’il a de plus intime. On ne trouvera dans ce livre aucun développement sur sa philosophie mais une succession d’anecdotes révélatrices. De ce mélange d’ironie et de tendresse finit par se dégager une profonde mélancolie, celle du temps qui passe et détruit inexorablement les plus grands esprits.
Traduit de l'anglais par Marcel Schwob.
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