Editions Allia

Lima l’horrible
L'histoire n'admet pas les paroles et les actes cuisinés "au bain-marie".

janvier 2018 - prix: 9 €
format : 100 x 170 mm
192 pages
ISBN: 979-10-304-0792-1 Existe aussi aux formats ePub et PDF


Extrait de "Lima l'horrible"

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Lima l’horrible

Sebastián Salazar Bondy

‘‘Grippe, rhume, asthme, amygdalite et rhumatismes, pour ne mentionner que les maux mineurs – à l’issue desquels la tuberculose pulmonaire menace telle une épée suspendue à un cheveu – se conjuguent avec la particularité la plus aberrante du climat : sa clémence. Sans épisodes rigoureux, sans pluie ni tonnerre, sans inondations ni sècheresses, sans neige ni chaleur torride, il est seulement touché à intervalles réguliers par l’humidité nuageuse et, tous les cinquante ans, par une secousse sismique catastrophique. Cet air bien tempéré, médiocre, morose et solitaire, détermine une psychologie particulière. Nous, les Liméniens, nous lui ressemblons.’’
Lima est un joyau, une ville faste et luxuriante, mieux : une  terre promise. Ou bien ce ne serait qu’un mythe, symbole d’un pays dont l’histoire aurait été falsifiée ?
Lima, horrible par manque d’identité, de simplicité et d’authenticité. Lima, travestie en ‘‘Arcadie coloniale’’ par la bourgeoisie pour asseoir sa domination sur les classes populaires et justifier la discrimination qu’elles subissent.
Face à l’oligarchie péruvienne, Sébastián Salazar Bondy dénonce une supercherie politique qui vise, par des politiques culturelles, artistiques, architecturales et sociales, à célébrer un passé hispanique colonial manipulé, quitte à marginaliser l’histoire péruvienne précoloniale.
Pour nous faire entrevoir la véritable Lima, il démystifie des figures et des institutions créées de toutes pièces à l’époque du vice-royaume du Pérou pour imposer le pouvoir espagnol sur les indigènes : Ricardo Palma, Sainte Rose de Lima ou encore l’École de Cuzco, fiertés nationales d’un Pérou qui renie ses origines, son passé et son identité propres.
Cet essai paru en 1964 fit l’effet d’une bombe, au point que “Lima l’hor­rible” est passé dans le langage collectif pour désigner le désenchantement des Péruviens à l’égard du chaos de leur capitale.
Traduit de l'espagnol par Jean-Luc Campario.
Préface de Mario Vargas Llosa.
Postface et notes d'Ina Salazar.

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